A - Historique du Quartier Joli Bois
Article de La Libre, publié le 04-02-21. Solange Berger -
Sainte-Alix - Joli Bois, quartier de Woluwe-Saint-Pierre est apparu au début du XXe siècle, au milieu des champs et des bois, à la lisière de la forêt de Soignes. A commencer par la cité-jardin du vieux Joli Bois, puis les abords de l'église Sainte-Alix et son dynamique parvis.
"Dans le quartier, tout le monde se connaît. Il y a beaucoup de solidarité, d’interaction. C’est très convivial. Dès qu’on a des nouveaux voisins, on fait tout pour bien les accueillir. Pour ma part, je leur apporte des fleurs. Je n’ai pas l’impression de vivre en ville, mais plutôt dans un village", raconte Jenny Van Hoeynissen qui habite le vieux Joli Bois depuis 50 ans. "Plus jeune, avec mes parents, nous vivions à la gendarmerie de Stockel, mon père étant gendarme. Quand nous allions du côté de ce qui est Joli Bois maintenant, c’était une aventure. Nous devions traverser des champs."
Une cité-jardin
À la place de ce quartier, qui s’étend du centre communautaire de Joli Bois, drève des Shetlands, à la forêt et de la rue Prince Baudouin à Kraainem, au début du 20e siècle, il n’y avait rien que des champs et des bois. En 1906 fut créé l’Hippodrome sur le plateau de Stockel, aujourd’hui le complexe sportif de Sport City. En activité jusqu’en 1957, sa présence est encore évoquée dans le nom des rues qui font le lien avec Stockel (avenue du Haras, des Obstacles, des Jockeys…). "Des meetings aériens ont aussi été organisés près de là. Il paraît que Lindbergh y est venu poser son Spirit of Saint Louis. Du côté de la Corniche verte, il y avait également une carrière de sable qu’on appelait klashkop où étaient notamment organisées, dès 1910, des compétitions de tirs aux pigeons. D’où le nom de l’avenue du Tir aux Pigeons", note Jenny Van Hoeynissen, toujours très active dans le quartier (et notamment conseillère au CPAS et responsable du comité du vieux quartier).
Des premiers logements sont construits dans les années 1920. De 1923 à 1936 furent bâties près de 400 maisons sur un lotissement de forme triangulaire entre les rues au Bois et des Dames Blanches. Cette cité-jardin a plusieurs noms : vieux Joli Bois, cité des Pins Noirs, de Stockel, de la Forêt. Son enclavement relatif lui a aussi valu le surnom de "Maroc", pour signifier qu’elle était en plein désert. Contrairement à d’autres cités-jardins, celle de Joli Bois offre un caractère très hétérogène. Cela s’explique par la longue durée de sa construction. Les premières maisons sont de style cottage, les dernières ont opté pour un modernisme modéré. Fort isolé au début, le lotissement n’est pas relié aux transports publics et les raccordements à l’eau et l’électricité manquent. Seules les maisons de la Rue au Bois ont accès aux égouts. Cette situation a freiné l’arrivée de locataires. "À l’origine, le quartier a été habité essentiellement par des personnes qui travaillaient pour l’ancêtre de la Stib", raconte Jenny Van Hoeynissen. "Dans les années 1920-1930, il y aurait même eu une communauté de sortes de hippies qui vivait près de là. Ils habitaient dans des sortes de tentes, en autarcie."
Autour de l’église
De l’autre côté de l’avenue des Dames Blanches, l’urbanisation se poursuit, avec comme point de départ la construction de l’Église Sainte-Alix. Ce sont Jules et Maria Waucquez qui ont proposé à l’archevêché de construire à leurs frais une église en mémoire de leur fille, Alix, décédée à l’âge de 35 ans en 1933. La famille van der Meerschen, apparentée, proposa d’offrir le terrain. Les travaux commencèrent en 1935 pour s’achever en 1936. Mais ce n’est qu’en 1941 que l’Église Sainte-Alix obtint le statut de paroisse.
Et il faudra attendre la fin de la guerre que le quartier se développe fortement pour devenir l’un des plus dense de Woluwe-Saint-Pierre. "Les constructions datent surtout des années 1950 et 1960. On y trouve essentiellement des maisons deux façades. Il faut se rapprocher de l’avenue Baron d’Huart et de Kraainem pour trouver des villas", précise Jenny Van Hoeynissen.
Le cœur vivant du quartier, c’est le parvis avec sa boulangerie (et sa délicieuse baguette à l’ancienne), sa boucherie, son église, son petit supermarché, sa pharmacie… "Le marché, le mercredi, attire beaucoup de monde avec ses stands bio notamment", reprend Jenny Van Hoeynissen. La paroisse reste très active. "Le dimanche, on sait à peine rentrer dans l’église. La messe en néerlandais a été supprimée il y a plusieurs années, mais est donnée maintenant une messe en italien qui attire du monde d’autres communes. Sur le parvis, le parking est encore gratuit car il appartient à la fabrique d’église. La commune ne peut donc y placer d’horodateurs."
L’attrait du quartier, c’est aussi son centre sportif (Sport City) et son centre communautaire, ses écoles (dont Mater Dei) et l’Ichec. "Et la pétanque. Le mardi après-midi, c’est mêlée. Tout le monde peut venir. S’y retrouvent facilement cent personnes", décrit Jenny Van Hoeynissen.
"Nous sommes pas mal de personnes âgées à vivre ici. Les jeunes ne peuvent plus s’y payer des maisons. Une petite maison dans le vieux quartier se vend 400 000 euros", déplore la résidente. "En dessous de cela, on ne trouve rien", confirme le notaire Rodolphe van der Vaeren. "Il faut compter entre 400 000 et 650 000 euros pour une maison. C’est un prix élevé mais les gens apprécient ce quartier qui offre de nombreux attraits et ressemble plus à un village." Le Covid-19 a encore renforcé la pression sur les prix. "Les maisons ne sont pas très grandes mais disposent tout de même d’un jardin. C’est ce que les gens recherchent à l’heure actuelle. Les vendeurs sont assez frileux. Or, la demande est importante ; ce qui tire les prix vers le haut. C’est aussi un quartier où les maisons sont plus petites que dans le reste de la commune. On est sur Woluwe-Saint-Pierre, mais avec des prix encore abordables, ce qui attire aussi… Mais une classe sans doute plus aisée que celle des origines."
Le Manoir d’Anjou : un château, plusieurs vies
Situé rue au Bois, à Woluwe-Saint-Pierre, le château de Putdael, dit Manoir d’Anjou, est classé depuis le 8 mai 2014. L’origine de la propriété remonte à la première partie du XIXe siècle, apprend-on sur le site de la commune. C’est en 1885 qu’Alfred-Casimir Madoux fait construire le château de style néoclassique tel qu’il apparaît aujourd’hui. Neuf ans après le décès de M. Madoux, sa veuve loua, en 1913, le château avec ses jardins et deux prairies au Duc d’Orléans Philippe VIII. Ce dernier acheta progressivement l’ensemble de la propriété de 12 hectares et réaménagea le parc, agrémentant les sous-bois de plus de 1 000 plantes choisies pour leur adaptation aux zones d’ombre. Le pont vétuste qui donne accès à une île sur les étangs est démoli et remplacé par un pont romantique. Il existe toujours.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le manoir est occupé par les Allemands. Après la guerre, le domaine est acquis par les religieuses du Bon Pasteur qui se consacrent à l’enseignement. Depuis 1987, ce sont les Fraternités du Bon Pasteur qui occupent les lieux. Actuellement, une partie de la propriété est privée tandis qu’une autre partie est occupée par l’Ichec.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le manoir est occupé par les Allemands. Après la guerre, le domaine est acquis par les religieuses du Bon Pasteur qui se consacrent à l’enseignement. Depuis 1987, ce sont les Fraternités du Bon Pasteur qui occupent les lieux. Actuellement, une partie de la propriété est privée tandis qu’une autre partie est occupée par l’Ichec.
Un projet mixte et sportif aux Dames Blanches ?
Cela fait plusieurs années que le terrain appelé des Dames Blanches à Woluwe-Saint-Pierre, d’une superficie de près de 10 hectares, fait l’objet de discussions. Il appartient à la Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB). Un projet prévoyait notamment la construction de 1 000 logements. “Les enjeux sont importants. Il y a un risque important de densification”, souligne le notaire Rodolphe van der Vaeren, qui estime qu’il faudrait là un projet mixte. “On pourrait prévoir des infrastructures sportives entre autres.”
“Il faudrait un projet sociétal”, note Laurent de Spirlet, conseiller communal. “Ce qui est certain c’est que si la Région bruxelloise développe un projet, elle doit le faire en association avec la commune.” Le terrain, actuellement cultivé par un agriculteur de la périphérie, fait moins parler de lui pour l’instant. Si ce n’est qu’il a été évoqué, avec ironie, par Benoît Cerexhe (cdH), bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, comme “solution” à la déclaration du ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (PS) quant à la volonté de Bruxelles s’acheter des terres agricoles en Brabant flamand et wallon…
Cela fait plusieurs années que le terrain appelé des Dames Blanches à Woluwe-Saint-Pierre, d’une superficie de près de 10 hectares, fait l’objet de discussions. Il appartient à la Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB). Un projet prévoyait notamment la construction de 1 000 logements. “Les enjeux sont importants. Il y a un risque important de densification”, souligne le notaire Rodolphe van der Vaeren, qui estime qu’il faudrait là un projet mixte. “On pourrait prévoir des infrastructures sportives entre autres.”
“Il faudrait un projet sociétal”, note Laurent de Spirlet, conseiller communal. “Ce qui est certain c’est que si la Région bruxelloise développe un projet, elle doit le faire en association avec la commune.” Le terrain, actuellement cultivé par un agriculteur de la périphérie, fait moins parler de lui pour l’instant. Si ce n’est qu’il a été évoqué, avec ironie, par Benoît Cerexhe (cdH), bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, comme “solution” à la déclaration du ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (PS) quant à la volonté de Bruxelles s’acheter des terres agricoles en Brabant flamand et wallon…
D- Vues aériennes comparatives
Vers le site de "bruciel"
Agrandissement focalisé sur le parc Joli Bois (Az-Br) |